Carpe Diem !

Emotions des représentants

du syndicat des médecins : l' ABSyM

* * *

( 19 ans, 4 mois et 3 jours )

et pendant ce temps là ...




Au lendemain de la condamnation de Bernard Dupont, généraliste de Kraainem, à un an de prison avec sursis, l’ABSyM convient qu’il y a eu une 'cascade de choses pas correctes'.

Emotion par communiqué de presse (M. Lemye)
et interview radio (M. De Toeuf) à la RTBF.

'Une cascade de choses pas correctes qui débouche sur des drames' dit M. De Toeuf, membre dirigeant de l’ABSyM, en ajoutant qu’il n’y a 'pas de doute connaissant plus ou moins l’affaire'.

Il est le premier médecin qui publiquement (RTBF La Première Journal de 13h00 le 22 avril 2008) prend position sur les conditions désastreuses du décès de Mélanie.

Nous ne lui en voudrons donc pas trop de se souvenir de son devoir d’assistance envers ses collègues médecins et de présenter les circonstances du décès selon sa propre version, une version hors réalité cherchant à convaincre ainsi son auditoire du fait de la 'lourdeur du jugement' condamnant Bernard Dupont, généraliste de Kraainem, à un an de prison avec sursis.
Nous ne reviendrons pas sur les faits, vous pourrez les consulter sur la page chronologie.

Ces propos font suite à ceux de son Président, Roland Lemye, qui dans un communiqué de presse pathétique, dit craindre une 'justice vengeresse' suite à une 'condamnation extrêmement lourde'. Communiqué relayé par l’Agence BELGA le 3 avril 2008.

Concernant la 'lourdeur' de la condamnation, rappelons que l’homicide involontaire dont s’est rendu coupable le généraliste de Kraainem, est puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans. Le jugement rendu se situe donc sensiblement dans la moyenne ; il est de plus assorti d’un sursis sur l’ensemble de la peine d’emprisonnement.
Une comparaison de la condamnation avec celles des autres pays européens ne manquerait pas de recadrer l'opinion de l’ABSyM. Cette dernière ne devrait pas avoir de mal à se tourner vers le Comité Permanent des Médecins Européens (CPME.be) qui est certainement en mesure de leur fournir quelques éléments de comparaison.

Nous notons aussi les commentaires de M. De Toeuf sur la Justice. Interrogé sur le fait de savoir s’il faisait confiance en la Justice, il répond sur un ton très général 'Ben tout le monde fait confiance en la Justice' mais ajoute immédiatement 'qu’elle n’a pas les outils nécessaires pour pouvoir nécessairement apprécier convenablement ... après les faits des choses qui se sont passées'.

Si cela devait être le cas, le problème ne peut provenir que du fait que bon nombre de médecins ne sont pas près de vouloir apporter leur concours objectif à la Justice sauf lorsqu’ils y sont contraints par un mandat d’expert judiciaire ou lorsqu'il s'agit de voler au secours de confrères ; dans ce dernier cas, l'objectivité devient d'ailleurs toute relative.
Dans l’affaire Cailliau -/- Dupont, ce dernier était soutenu par 8 confrères, la partie civile par 1 médecin ! Les 8 médecins de la défense se sont d'ailleurs attachés à tout évoquer sauf l’essentiel de la plainte : la non mise en oeuvre des moyens.

Enfin parlant de la transparence du travail de l’Ordre des médecins et dans l’hypothèse d’une évolution de la législation, M. De Toeuf soutient que la décision du Conseil - qu'il rebaptise 'le MACHIN'-, dans le cadre d’une procédure disciplinaire ne devrait (toujours) pas être communiquée au plaignant pour que ce dernier ne puisse pas l’utiliser pour faire valoir ses intérêts devant un tribunal. Il craint notamment qu’un médecin ne soit doublement condamné. Il rappelle lui même que la sanction du Conseil de l’Ordre est de nature déontologique par opposition au jugement pénal.

A nouveau, peut-être devrait-il jeter un oeil sur l’Outre-Quiévrain où les tribunaux condamnent l’homicide involontaire commis par un médecin dans l’exercice de sa profession par de la prison, généralement 18 mois avec sursis pour les primo-délinquants, ainsi que par une interdiction d’exercer la profession, totalement ou partiellement, pour une durée déterminée. Les jugements cumulent ainsi le disciplinaire et le pénal, rendant finalement inutile le Conseil de l'Ordre, le MACHIN selon M. De Toeuf.

A méditer ...


A télécharger pour lecture :

Le communiqué de l'ABSyM ainsi que la retranscription de l'interview radio de la RTBF - La Première - Journal de 13h00 du 22 avril 2008. Invités : Jacques De Toeuf, représentant de l'ABSyM, et Jean Rodriguez, Président de l'asbl Erreurs Médicales.

A écouter :

L'interview radio de la RTBF - La Première - Journal de 13h00 du 22 avril 2008.


Une position plus tranchée de l'AbSYM est donnée par le Dr Michel MASSON sur le plateau de télévision de RTL-TVI le 5 avril 2009

 

Citation :

"Sans vouloir intervenir dans le jugement qui est en cours, en tant que médecin évidemment je suis profondément choqué, attristé, d'entendre une histoire pareille. Nous avons une obligation de moyens, en tant que médecins nous devons tout mettre en œuvre pour essayer de comprendre ce qui se passe quand quelqu'un ne va pas bien et si on y arrive pas tout seul, on fait appel à des confrères ..... et je plaide encore une fois, je l'ai dit il y a quelques instants, pour l'approche multidisciplinaire ; on ne peut pas être dans la toute puissance, on ne peut pas être dans le tout savoir, la médecine est extraordinairement compliquée, elle devient de plus en plus difficile et donc quelqu'un doit accepter à un moment qu'il a des limites à son savoir ....... "

 
Il résume ainsi en quelques mots l'essentiel du dossier : la non-mise en oeuvre de moyens. C'est finalement cela qu'a retenu le tribunal correctionnel en condamnant Bernard Dupont à un an de prison avec sursis. Toute autre discussion est superflue.