Mélanie est décédée
le 29 mai 2004 des suites d'une décompensation cardiaque
dont l'origine était une varicelle contractée quelques
semaines plutôt. Malgré plusieurs contacts téléphoniques,
2 consultations, la dernière ayant eu lieu quelques heures
à peine avant son décès, le médecin
généraliste de Kraainem a constamment sous estimé
l'état de santé de Mélanie, ignorant l'historique
et les signes avant-coureurs des problèmes cardiaques sévères.
Il a toujours été rassurant quant au pronostic.
Notamment lors de la dernière consultation, alors que les
symptômes étaient : vomissement, douleurs dans
le dos et le ventre, essoufflement, rétention d'eau, fatigue
intense, faiblesse générale, perte de connaissance
dans le cabinet avec une tension artérielle de 6.5, tachycardie, il
dira : « Dans deux jours tu pourras t'oxygéner
dans le parc » ou encore « tu es comme une
Justine Hénin sur un court de tennis qui se dit qu'elle
ne peut pas jouer » ou encore « mon fils
en 7ème année de médecine avaient les mêmes
symptômes » ou encore « quand cela
ne va plus, certains partent pour quelques jours en Egypte » !
Mélanie décèdera dans la douleur quelques
heures après avoir entendu ces paroles réconfortantes !
Rappelons que le Dr Bernard Dupont, généraliste de Kraainem, n'a jamais vu Mélanie jusqu'à
la date de sa dernière consultation le 28 mai 2004. Par
contre, il l'aura eu au téléphone les 10, 12 et
27 mai. Cela ne l'a pas empêché de rassurer, temporiser,
remettre au lendemain.
A ce sujet, le Conseil National de l'Ordre des médecins
de Belgique a remis deux avis. Des avis accablants
pour le médecin responsable de la mort de Mélanie
:
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Le Dr Christian BROHET (Cardiologue - Cliniques
Saint Luc - Bruxelles - Président le la Ligue Cardiologique
de Belgique) :
"En tant que spécialiste. je puis vous dire
que le 10 mai, soit 5 jours après la première
consultation chez le docteur C. M. (ndlr : jeune médecin
en formation au Cabinet de Bernard DUPONT), Mélanie
n'aurait pas dû se contenter
de téléphoner, mais bien de se rendre chez mon
confrère
Dupont.
Il est évident qu'au téléphone le médecin
ne peut pas soupçonner l'état de gravité
du patient et vu le contexte de la pratique de la médecine,
notamment la charge de travail et les coups de téléphones
fréquents, il me paraît normal que le docteur Dupont
ait fait patienter la patiente."
ou encore :
"Avant le 28 mai, il était impossible de diagnostiquer
une insuffisance cardiaque au téléphone, en tout
cas pour 98% des médecins mais l'insuffisance cardiaque
fait partie du diagnostic différentiel."
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Le Dr Michel VANHALEWYN (Généraliste
- 'Enseignant' au Centre Académique de Médecine
Générale
- Université Catholique de Louvain - ancien Secrétaire général
adjoint, actuel coordinateur général de la Société Scientifique de Médecine Générale) :
"En tant que généraliste, je pense que j'aurais
fait comme mon confrère Dupont, à savoir faire patienter
Mélanie malgré les symptômes qu'elle présentait."
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