A la suite du décès de Mélanie,
plusieurs courriers ont été adressés au Conseil
National de l'Ordre des Médecins de Belgique ainsi qu’au
Conseil Provincial du Brabant d’expression francophone de
l’Ordre des médecins.
Ces courriers concernaient la plainte déposée contre
les deux médecins ayant vu Mélanie entre le 5 et le
28 mai 2004, les certificats de bonne confraternité voire
de complaisance émis par 7 médecins pour la défense
de Bernard Dupont, généraliste de Kraainem, devant les diverses instances du Tribunal de Bruxelles
et le conflit d’intérêt entre le secrétaire
du Conseil Provincial du Brabant d’expression francophone
de l’Ordre des médecins et Bernard Dupont.
Pour chacun de ces courriers, la réponse du Conseil, national
ou provincial, fait invariablement référence à
l’article 30 de l’Arrêté Royal n° 79
du 10 novembre 1967 pour signifier qu’ils ne pourront jamais
révéler aux plaignants les suites, délibérations
ou sanctions éventuelles qu’ils sont amenés
à prendre.
Grande a donc été la surprise de trouver dans la
presse une information datée du 3 avril 2008 retransmise
par l’agence BELGA concernant une interview du Dr Nollevaux,
vice-président du Conseil national, s’exprimant au
sujet de la plainte déposée auprès du Conseil
de l’Ordre contre Bernard Dupont.
Il rappelle que le Conseil national n’est pas compétent
en matière disciplinaire et que cela relève des ordres
provinciaux. Il dit aussi que le Conseil provincial n’a probablement
pas instruit l’affaire du à un conflit d’intérêt
entre un membre du conseil et l’accusé. Il précise
que ‘la famille peut toujours introduire un dossier au conseil
provincial, dossier qui pourrait être instruit en appel’.
La Justice peut faire de même, rajoute-t-il.
Extrait de HLN.BE - Arts die medische fout beging krijgt mogelijk tuchtrechtelijke
sanctie : Nollevaux legt uit dat de Provinciale Raad het dossier
mogelijk niet heeft onderzocht omdat er een belangenconflict was
tussen een lid van de raad en de veroordeelde arts. De familie kan
nog altijd een dossier indienen bij de Provinciale Raad Brabant,
die het in beroep kan behandelen, zegt Nollevaux. Ook het gerecht
kan de Orde van Geneesheren op de hoogte brengen.
On peut donc en déduire que, profitant
de la demande de récusation du Dr Pierre Vrins, en sa qualité
de membre de la commission d’enquête du Conseil de l’Ordre
sur le décès de Mélanie, pour conflit d’intérêt
notoire (Pierre Vrins et Bernard Dupont sont collègues directs
au sein du Centre Académique de Médecine Générale
de l’UCL), la plainte déposée au Conseil
de l’Ordre aurait été classée sans suite
par le conseil provincial.
Que faut-il de plus au Conseil de l’Ordre pour sanctionner
une accumulation de fautes ayant conduit au décès
d’une jeune fille de 22 ans ?
Cet article trouvé ‘par hasard’ dans la presse
appelle plusieurs constatations :
La plus importante est la constatation que l’Ordre, quand
cela l’arrange, se met à communiquer. C’est certes
un premier pas vers un peu plus de transparence. Par contre, avec
ses commentaires à la presse, il se met hors la loi en faisant
fi de l’article 30 de l’AR n°79.
La deuxième constatation est que le Conseil adopte des positions
différentes selon que son interlocuteur est un plaignant
ou un membre de la presse, selon le degré d’influence
que peuvent avoir l’un ou l’autre.
Troisième constatation, les allégations semblent
fantaisistes voire fausses. Exemple : la possibilité d’appel
(par un tiers / plaignant) évoquée par le vice-président
de l’Ordre n’est pas reprise dans l’Arrêté
Royal publié sur le site belgiquelex.be (législation
consolidée – Article 21). Le ‘tiers’ plaignant
n’étant pas informé des suites données
à sa plainte en première instance n’aura de
toute manière pas la possibilité de faire appel !
Par contre, puisqu’ils sont bien informés, le président
du conseil national conjointement avec un vice-président
peuvent faire appel. Le feront-ils ?
Visiblement, l’Ordre est extrêmement gêné
par la dimension que prend l’affaire CAILLIAU/KOPF contre
Bernard DUPONT, généraliste de Kraainem. Cette affaire
secoue car elle met en évidence des pratiques antédiluviennes
qui ne correspondent plus au temps présent.
Il était si commode d’enterrer toute ces fâcheuses
affaires qui nuisent à la réputation du corps médical
quitte à acheter le silence des victimes ou de leurs proches.
Mais de fait, l’Ordre devrait comprendre que s’il faisait
le ménage dans ses rangs, il séparerait le bon grain
de l’ivraie et contribuerait ainsi à consolider l’image
de marque de la profession à laquelle il convient de rendre
hommage dans sa grande majorité.
Il ne pourra le faire qu’au prix d’un changement d’attitude,
qu’au prix de la transparence et du respect qu’il doit
aux patients/clients de ses membres.
Pour le moment, il faut craindre que le message ne soit pas encore
passé. La dernière proposition
de modification de l’Arrêté Royal déposé
à la Chambre des Représentants de Belgique ne va pas
dans ce sens !
Nous appelons donc à voter contre cette proposition.
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